Erick guide des circuits en Afrique du Sud depuis maintenant plus de dix ans. Dans cette interview, il nous livre ses raisons de découvrir cette destination de rêve…

Photo de Monsieur Andenmatten Marcel lors de son Grand Trek Sud Africain

1. Eric, raconte nous ton parcours, depuis combien de temps es-tu guide ?

Nous sommes arrivés, avec ma femme Mia, en Afrique du Sud en 2001 car nous voulions changer d’horizon. Après plus de 30 ans passés à Paris, je connaissais toutes les sorties du périphérique et pour voir loin il fallait lever les yeux vers le ciel. Après une année à chercher où aller, nous avons fini par choisir le Cap (un peu au hasard) car il n’y avait plus l’apartheid et c’est une ville attachante dans laquelle il est facile de trouver sa place. Malgré l’image que l’on peut en avoir, vu de la France, l’énergie de ce pays est incroyablement positive avec beaucoup d’espace, des décors étonnants et des routes faites pour la moto. Nous avons sérieusement commencé à organiser des tours motos en Afrique du Sud (encore un peu par hasard) en 2008 à la demande de Stéphane Sahakian, un ami, responsable du HOG France. Nous avons fait 2 voyages pour 40 membres du HOG. Une vraie aventure qui a confirmé le potentiel de ce pays en matière de voyage au guidon d’une Harley-Davidson.

Ensuite, toujours grâce à lui j’ai rencontré West Forever qui cherchait une nouvelle destination à inscrire à son catalogue ainsi qu’un guide capable de s’en occuper. Comme ce n’était pas ma vocation première mais que la proposition m’intéressait, j’ai été faire quelques tours aux USA pour voir et apprendre avec les “anciens” de la maison comment guider un tour, car c’est un vrai métier. J’ai bien aimé l’esprit, le sérieux et la convivialité que l’on trouve pendant un tour chez West Forever et j’ai signé…!

Cela va bientôt faire 10 ans que cette belle aventure a commencé. Au départ il n’y avait qu’un seul tour en Afrique du Sud avec une seule date pour le Rainbow Ride. Ensuite nous avons proposé un autre tour dans le Nord avec le Big 5 au départ de Sandton et puis, tous les 2 ans, le Grand Trek qui traverse le pays du Cap à Johannesburg ou inversement selon le nombre de participants. 

2. Quel est ton plus beau souvenir, en tant que guide sur un circuit d’Afrique du Sud ? Quelle est ta plus belle rencontre ?

Ce n’est pas un souvenir en particulier que je retiendrai de toutes ces années de guide mais plutôt la satisfaction à chaque tour de voir les participants repartir avec un grand sourire, l’envie de revenir et une autre vision de l’Afrique du Sud. Sinon, impossible d’oublier les images surréalistes d’une leçon de rock improvisée par un couple de Suisses, Martine et Olivier, dans une station service devant un groupe de femmes zoulous descendues de leur minibus pendant que l’on faisait le plein pour nous faire une démonstration de danses rituelles. Pour ce qui est des rencontres, la plus marquante est celle que j’ai faite avec Desmond Tutu dans un parking. J’ai été lui serrer la main sans dire un mot, il doit encore se demander qui j’étais !

3. Comment pourrais-tu décrire les circuits d’Afrique du Sud en 5 points forts ?

1 – Sans hésiter en premier je dirai les sourires des gens que l’on rencontre pendant les tours, que ce soit dans les hôtels, les magasins, ou les stations services. Un vrai plaisir  qu’on a oublié en France !

2 – L’incroyable diversité des décors traversés à chaque étape : ce n’est peut-être pas aussi spectaculaire que Monument Valley ou le Grand Canyon, mais c’est une suite de très beaux paysages difficiles à décrire. On passe du Jura à l’Argentine, l’Ouest américain, le Bordelais, le Maroc, la forêt tropicale… !

3 – La qualité des routes est surprenante, rien à voir avec l’idée que l’on a de l’Afrique, surtout sur le Rainbow Ride. Dans le tour du Nord, le Big 5, il peut y avoir des surprises car une grande partie de l’argent qui sert à entretenir les routes passe dans la poche des élus locaux et ça donne des trous et des bosses sur certaines portions mais que l’on connait bien et donc cela permet de prévenir les participants au briefing matinal.

Photo de Monsieur LECOURTIER Sébastien lors de son voyage sur le circuit BIG FIVE

4 – Contrairement à d’autres destinations qui sont faites avant tout pour rouler, plutôt que pour dormir dans des lieux qui se ressemblent tous, l’Afrique du Sud offre plus de diversité avec des lodges ou des hôtels qui ont un vrai caractère et qui donnent envie d’y arriver pas trop tard pour en profiter. L’idée est de surprendre les participants : “Qu’est-ce que West Forever a encore trouvé pour nous surprendre ce soir ?”

5 – La qualité des repas est un atout important des tours en Afrique du Sud car dans chaque biker et bikeuse, il y a un gastronome qui sommeille et ici nous avons tout ce qu’il faut pour les rendre heureux. En matière de cuisine, les standards valent largement ceux de la France, auxquels il faut rajouter les vins qui offrent un rapport qualité/prix qui a de quoi donner des cauchemars aux vignerons français…

4. Quelles sont les différences entre le Rainbow Ride et le Big Five ?

Quand on parle de l’Afrique du Sud et du Rainbow Ride il faut garder en mémoire le mot Sud. Ce tour est un mélange des genres avec des paysages très changeants et des routes sinueuses à souhait entre montagne, semi-désert, un safari à Addo qui est le plus vieux parc à éléphants du pays et le retour par la mer avec comme point d’arrivée le Cap de Bonne-Espérance et la ville du Cap. Pendant tout le tour, la population blanche est encore très présente et l’ambiance plutôt européenne. 

Quand on parle du Big 5 c’est le mot Afrique qu’il faut retenir. Les paysages sont plus luxuriants avec la traversée de champs de canne à sucre, des plantations de bananes, d’ananas, ou de mangues et une population noire beaucoup plus importante. Dans ce tour l’accent est mis sur les safaris et la rencontre des animaux sauvages puisque nous allons en 4×4 dans les 3 plus grands parcs nationaux d’Afrique du Sud : Hluhluwe, Kruger et Pilanesberg. On traverse aussi pendant 2 jours le Royaume du Swaziland. L’ambiance générale est vraiment africaine ce qui n’empêche pas de dormir dans des lodges très confortables qui offrent le meilleur de la cuisine et des vins du pays.

5. Pourquoi un tel engouement pour le Grand Trek selon toi ?

Je pense que les tours qui durent 3 semaines ou plus vous déconnectent complètement du quotidien. Sur un tour de 2 semaines il y a la période où l’on vient d’arriver suivie de celle où l’on va repartir. Il y a toujours un rapport de référence avec le temps. La semaine supplémentaire du Grand Trek donne le sentiment d’un voyage qui ne finira pas. Et puis ce tour suit les traces des fermiers qui sont partis à la découverte du pays, il y a une histoire. On s’aventure dans des provinces où aucun touriste et encore moins des motards ne viennent habituellement comme dans le royaume des Xhosas et la partie sud du Zululand. L’excursion au Royaume du Lesotho, à plus de 3 000 m d’altitude par la Sani Pass, est aussi un grand moment d’émotion et de découverte.  

6. Est-ce que l’Afrique est une destination dangereuse ?

La sécurité est un point très sensible en Afrique du Sud qui peut faire hésiter certains participants qui aimeraient bien venir mais qui ne sont pas rassurés. Comme c’est le cas un peu partout dans le monde, certains endroits sont à éviter, en tout cas là où nous allons il n’y a aucun problème de sécurité. En effet, nous connaissons bien ce qu’il faut faire ou pas et nous ne mettons jamais un groupe dans des situations à risques. C’est une destination qui ne peut laisser que des bons souvenirs.

 

7. Quelle est la meilleure période pour partir ?

Nous sommes dans l’hémisphère sud donc les saisons sont inversées. En octobre et novembre c’est le printemps et c’est une bonne période pour faire le plein de lumière avant de retrouver Noël et les feux de cheminée. Janvier, Février, Mars c’est l’été avec de la chaleur, du soleil et des longues journées, rien de mieux pour faire oublier l’hiver et sa grisaille !

Découvrez ci-dessous nos deux destinations pour l’Afrique du Sud en 2018 !

Harley Davidson